Si vous aussi, vous vous sentez plus bas que terre, à repasser en boucle les problèmes de votre vie quelques jours avant la "red week", ce n’est pas le sad girl autumn qui est en cause. Non, la cause de votre dépression passagère, c’est le syndrome prémenstruel. Aussi connu sous le nom de SPM, il concerne près de 2 milliards de femmes dans le monde et fait apparaître un ensemble de symptomes physiques et émotionnels qui surviennent généralement quelques jours avant la période des règles. Si la parole des femmes et de leur sexualité est de plus en plus marquée aujourd’hui, la réalité physiologique de ce syndrome reste la dernière roue du carrosse pour la recherche scientifique. Heureusement, une équipe de chercheurs a rendu possible une documentation sur le suivi menstruel des femmes du monde entier.
Une application pour collecter des données
L’étude internationale repérée par Le Monde et publiée dans Women’s Mental Health le 26 août dernier, a été menée par les chercheurs des universités de médecine de Baltimore et de Virginie aux États-Unis. Ils sont passés par l’application Flo Health pour collecter un maximum de données sur les cycles menstruels et ont ainsi récolter les réponses de 238 114 femmes de 18 à 55 ans dans 140 pays. « Nous voulions déterminer dans quelle mesure les différents types de symptomes prémenstruels sont courants et s’ils ont un impact fonctionnel sur les femmes de manière régulière [...] Nous cherchions également à savoir s’il existait des différences entre pays », détaille Jennifer L. Payne, directrice du programme de recherche en psychiatrie de la reproduction à l’université de Virginie.
Un impact physique et psychique sur la santé des femmes
Si toutes les femmes du monde entier sont concernées par ce syndrome, le degré des effets n’est pas le même pour toutes. Selon le site Passeportsanté, 75 % d’entre elles éprouvent des symptomes légers qui ne les incommodent pas, tandis que 20 à 30 % sont impactées dans leur quotidien, et que 2 à 6 % souffrent d’une forme plus aiguë appelée "trouble dysphorique prémenstruel" impliquant un impact psychologique plus conséquent.
Mais l’étude américaine met surtout en lumière une prévalence du syndrome prémenstruel qui s’exprime à travers des symptomes physiques, mais aussi psychologiques. D’où la nécessité de le considérer comme « un problème de santé publique essentiel à l’échelle mondiale », ajoute Jennifer L. Payne.
Ce sont ainsi les fringales alimentaires qui arrivent en tête du classement (85,28 %), puis les sautes d’humeur et l’anxiété (64,18 %) et enfin la fatigue (57,3 %), rapporte Madmoizelle. De nombreux autres effets indésirables impactent le quotidien des femmes : 28,61 % des femmes parmi les sondées ont déclaré que leurs symptomes impactent leur vie à chaque cycle.
Un constat qui, on l’espère, devrait mettre en lumière la nécessité d’un congé menstruel en entreprise. 66 % des femmes y sont favorables, selon un sondage réalisé début octobre par l’Ifop pour Eve and co, un fabricant de culottes menstruelles.