Le Bonbon

Elle se promène sans protection hygiénique pour exiger leur remboursement

Irene est une étudiante de 20 ans qui a passé toute une journée à la fac, sans protection hygiénique, pendant ses règles.


Aujourd’hui, en France et dans le monde, des serviettes hygiéniques, tampons ou cups représentent encore un produit de luxe pour nombre de femmes en situation de grande précarité. Et parce qu’il est temps d’être tous égaux quand il est question de santé, Irene milite pour le remboursement intégral des protections hygiéniques. C’est ainsi que vendredi 1er février, Irene s’habille d’un legging gris et, en pleine période de règles, sort comme ça, sans protection hygiénique.

Comme elle l’affirme sur les réseaux sociaux, sa journée se passe normalement, à part les regards de badauds et moqueries de quelques collégiens. Après tout, rien de plus naturel, de plus banal, de plus quotidien que d’avoir ses règles. Une trace rouge sur le pantalon, Irene va en cours, prend le métro, vit sa journée normalement, se prend en photo, partage le tout sur Instagram. Parce qu’il est temps de mettre fin à la précarité menstruelle, que les femmes ne devraient pas avoir à dépenser de l’argent dans des produits de première nécessité comme les protections hygiéniques, Irene a fait « couler son sang », et bordel, ça fait du bien à voir.

« Révolution se conjugue au féminin », comme elle l’écrit sur son insta. Plus qu’un acte militant féministe, c’est aussi une performance artistique qu’elle a produit ce jour-là. Parce qu’elle s’est sentie à l’aise dans son corps, dans une situation dont certaines femmes ont encore honte, parce qu’elle a posé pour les photos, les jambes écartées, la tête haute. Avec ces photos, une revendication, celle de la prise en charge totale du prix des protections hygiéniques par l’État, comme elle l’explique à Madmoizelle : « Cette action n'a pas pour but de générer un débat mais de montrer ce qu'il se passerait si les personnes menstruées décidaient de ne plus payer leurs protections hygiéniques ». Si, encore, les tampons n’étaient pas taxés à 5,5% de TVA, mais là, faut pas pousser mémé dans les orties, tout de même. Irene, big up, soutien total.