Si, comme nous, vous êtes férus d’histoire parisienne, de fun facts à déclamer en soirée pour amuser les copains, et d’anecdotes un peu insolites, ce ne sera pas un secret pour vous d’apprendre que la capitale compte un certain nombre de stations fantômes, fermées il y a plusieurs dizaines d’années, ou même jamais ouvertes. Mais savez-vous qu’il en existe 13 exactement ? Un nombre symbolique, qui en dit déjà long sur le mystère qui entoure ces lieux insolites de la capitale.
Les victimes de la Seconde Guerre mondiale
Mais alors pourquoi est-ce que plus de 10 stations n’ont pas le droit, que dis-je, l’honneur d'accueillir les Parisiens pressés et aigris chaque matin ? Eh bien pour l’immense majorité d’entre elles, pas besoin de chercher une explication bien compliquée, c’est tout simplement lié à l’Histoire. Rien que ça. En effet, en 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale éclate et que les hommes sont envoyés au front, le personnel se fait rare dans les couloirs du métro. 173 stations sont alors fermées, et certaines d’entre elles n’auront malheureusement pas la chance de rouvrir ensuite.
En cause, des stations un peu “inutiles”, à savoir trop peu fréquentées, ou bien trop proches de leurs voisines. On peut citer Saint-Martin (lignes 8 et 9), située entre Grands Boulevards et République, mais trop près de cette dernière. Elle n’a rouvert ses portes qu’une seule fois pour accueillir une expo lors de la Nuit Blanche 2010. Même sentence pour Champ-de-Mars sur la 8, jugée bien trop proche de La Motte-Picquet Grenelle, et surtout beaucoup trop peu utilisée. Et pour Arsenal, sur la 5, entre Bastille et Quai de la Rapée.
Croix-Rouge (10), qui se trouvait entre Mabillon et Sèvres-Babylone et fut un temps terminus de la ligne, a aussi fermé en 39. Elle a cependant continué à vivre à travers des tournages, et devait même rouvrir ses portes pour accueillir un restaurant, le Terminus. Un projet exceptionnel, qui a finalement été abandonné il y a quelques années. Enfin, c’est la station Porte des Lilas, sans doute la plus célèbre des stations fantômes grâce à ses plateaux de tournage, qui fut la dernière victime de la guerre.
Les stations inaccessibles
Si certains arrêts ont eu, au cours des années, la malchance de devoir fermer leurs portes, d’autres au contraire n’ont même jamais ouvert les leurs. Mais avant de nous intéresser à ses stations délaissées avant même d’avoir pu voir des trains, faisons un point sur un autre type de stations mystérieuses, celles qui ont été déplacées. C’est le cas de Porte Maillot (ligne 1), Victor Hugo (ligne 2), Les Halles (ligne 4), gare du Nord (ligne 5) et Porte de Versailles (ligne 12), qui existent encore bel et bien aujourd’hui, mais plus à leur emplacement d’origine. Dans la même veine, on retrouve aussi Martin Nadaud, qui a tout simplement fusionné avec Gambetta, sur la 3, pour ne plus former qu’un seul et même arrêt.
Enfin, dernier cas de figure, les stations construites, qui n’ont donc jamais accueilli de public. C’est le cas d’Hoxa, dans le 19e. Un lieu bien mystérieux, puisque si les quais et les rails sont là, les accès extérieurs, eux, n’ont jamais été percés. Une station uniquement accessible par sous-terrain donc, très prisée des explorateurs, tagueurs et autres aventuriers parisiens. Dernière de cette liste, la station Porte Molitor (9 et 10). Elle non plus n’a pas eu le droit à sa traditionnelle arche verte Art nouveau, et la station sert aujourd’hui principalement de garage à métro.