Le Bonbon

Près d'un jeune adulte sur deux vivrait encore chez ses parents en Île-de-France

Nombre de logements en baisse, prix en hausse... La situation du logement pour les étudiants devient de plus en plus critique. À l'approche de la rentrée 2024, les inquiétudes ne font que croître. Pour pallier cette situation, certains jeunes font le choix de rester vivre chez leurs parents.

Un vent de panique souffle sur la capitale. À moins de trois mois de la rentrée scolaire 2024, la pénurie de logements ne fait que s’accroître dans la capitale, laissant présager un scénario similaire à celui de l’année passée, à la même période. L’adjoint au logement de la Mairie, Jacques Baudrier, alerte notamment sur la potentielle « rentrée dramatique pour les étudiants parisiens et franciliens », auprès de 20 minutes. Une situation s’expliquant notamment par un nombre de logements en baisse, face à une constante augmentation des prix de l’immobilier.


Une situation à la fois alarmante et paradoxale dans la capitale

« On va se retrouver avec des dizaines de milliers d’étudiants dans les rues », s’inquiète l’élu auprès du quotidien. Face à une crise du logement qui bat plus que jamais son plein, Paris est pourant confrontée à un étrange paradoxe : plus de 260 000 logements seraient vacants, selon les derniers chiffres de l’Insee, publiés en octobre 2023. Et quand bien même un appartement serait disponible et accessible aux plus jeunes, les critères pour l’obtenir sont toujours plus exigeants. Nombre de garants, emploi stable en CDI, salaire représentant trois à quatre fois le montant du loyer… Pour bon nombre de jeunes actifs, il est difficile voire impossible de cocher toutes les cases.

Pour les aider, il y aurait toutefois des solutions : « Multiplier par deux ou par trois la taxe sur les logements vacants et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, affirme Jacques Baudrier, on pourrait libérer 100 000 logements. »


Une "Tanguysation" en hausse

En parallèle de cette crise sans précédent, un phénomène est en hausse : celui des "Tanguy", terme popularisé par le film d’Étienne Chatiliez, signifiant les jeunes adultes qui restent chez leurs parents. D’après un rapport publié par la Fondation Abbé Pierre le 16 mai dernier, ils seraient plus de 4 920 000 Français·es à vivre encore chez leurs parents. Un chiffre en hausse puisqu’en 2013, ils n’étaient que 4 674 000.

Parmi ces près de 5 millions de personnes, 1,2 million ont 25 ans et plus, et 1,3 million sont employés. En Île-de-France, 44% des 18-29 ans vivent encore au sein du foyer familial. De tels chiffres ne s’expliquent pas par une difficulté à couper le cordon, mais se traduisent plutôt par une véritable nécessité. Si certains font ce choix délibéré dans le but de mettre de l’argent de côté, d’autres ne peuvent tout simplement pas se permettre de payer un appartement en plus des autres coûts de la vie courante. À Paris, le loyer moyen d’un appartement non meublé s’élève à 1599€, selon les derniers chiffres SeLoger