Le Bonbon

Ces médicaments anti-rhume comportent des risques importants pour la santé

Hier, l’Agence nationale de sécurité du médicament a renouvelé son alerte contre la consommation de plusieurs comprimés contre le rhume. L’Actifed, le Dolirhume, l’Humex ou encore le Rhinadvil pourraient provoquer des infarctus et des AVC. 

Alors que le mois de novembre pointe le bout de son nez, les températures descendent et le nez commence à couler… le rhume et ses désagréments font leur grand retour. Cette année encore, il va falloir choisir les médicaments pour se soulager avec grande prudence, car l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) déconseille une nouvelle fois d’utiliser les comprimés contre cette maladie.


Une substance qui rétrécit les vaisseaux sanguins 

Dans un communiqué, le gendarme du médicament rappelle que l’utilisation de produits tels que le Dolirhume, l’Actifed ou L’Humex n’est pas sans risque. « Des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent se produire après utilisation de médicaments destinés à soulager les symptômes du rhume ». 

La directrice de l’agence, Christelle Ratignier-Carbonneil, explique dans Le Parisien que ces effets secondaires sont dûs à l’une des substances des comprimés, « la pseudoéphédrine, qui vasoconstricte (c’est-à-dire qui rétrécit les vaisseaux sanguins, ndlr). Quand vous avez un rhume, vous avez une dilatation des vaisseaux et donc une augmentation des muqueuses. Et les vasoconstricteurs sont là pour réduire ce volume et décongestionner. Et donc ça soulage lorsque l’on est enrhumé. »


« Pensez-vous qu’il soit adéquat de risquer un AVC pour un nez bouché ? » 

Ces accidents sont rares, certes — 307 cas graves entre 2012 et 2018 — mais gravissimes, d’autant plus qu’ils « peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement ». La patronne de l’agence prend elle aussi position : « Je veux dire aux Français : ne les utilisez plus !, alarme-t-elle. Pensez-vous qu’il soit adéquat de risquer un AVC pour un nez bouché ? Honnêtement, nous ne le pensons pas. »

L’alerte n’est pas nouvelle. Les publicités pour ces médicaments sont interdites depuis 2017, et ils étaient pointés du doigt pour risque d’hypertension, diabète, convulsion et AVC dès 2020. En février dernier, l’Europe prenait la décision de les réévaluer, et rendra ses conclusions en début d’année, mais la France, elle, anticipe : « Malgré la mise en place de mesures, on le voit, les cas persistent. Des données récentes montrent toujours des effets graves, alors que le rhume est une pathologie bénigne, voilà pourquoi nous nous mobilisons avec les médecins et les pharmaciens », précise Christelle Ratignier-Carbonneil. La prévention et l’information des citoyens est d’autant plus nécessaire que ces médicaments sont vendus sans ordonnance


Privilégier des alternatives non médicamenteuses 

Pas d’inquiétude, nous ne sommes pas condamnés pour autant à souffrir de notre rhume sans broncher toute la saison hivernale. Des alternatives existent, comme les sprays à l’eau de mer, l’aération et, surtout, la patience. Les symptômes du rhume guérissent en 7 à 10 jours. 

La liste précise des médicaments à éviter est la suivante : Actifed Rhume, Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine, Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine, Humex Rhume, Nurofen Rhume et Rhinadvil Rhume Ibuprofène. Si vous en avez chez vous, l’ANSM conseille de s’en débarrasser et de les rapporter en pharmacie.