Le Bonbon

Paul Watson maintenu en détention au Groenland jusqu'au 23 octobre

Trois semaines de plus pour le défenseur des baleines. Après plus de 70 jours d'incarcération, la justice danoise a décidé de prolonger la détention provisoire de Paul Watson jusqu'au 23 octobre, en attendant la décision du ministère de la Justice sur son extradition au Japon.

La décision est tombée ce mercredi 2 octobre. Arrêté le 21 juillet dernier au Groenland et incarcéré depuis à la prison de Nuuk, Paul Watson sera finalement maintenu en détention jusqu’au 23 octobre prochain, en attendant la décision finale d’extradition vers le Japon qui pèse sur ses épaules. Le fondateur de Sea Shepherd est accusé par les autorités nipponnes d’avoir causé des dommages et blessures à bord d’un navire baleinier lors d'une opération dans l’océan Antarctique en 2010. Il risque jusqu’à 15 ans de prison si la justice danoise autorise son extradition vers le Japon.


« Une parodie de justice »

Il s’agit de la troisième audience de Paul Watson depuis son arrestation au mois de juillet, et la troisième demande de mise en liberté déposée par ses avocats. Celle-ci vient cependant d’être rejetée « afin d’assurer sa présence dans le cadre de la décision d’extradition », a expliqué la police groenlandaise. Une décision « disproportionnée » qui provoque la colère des défenseurs du militant de 73 ans qui dénoncent une « parodie de justice ». Au micro du HuffPost, Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, estime que la cour « est vraiment dans une volonté de maintenir Paul Watson en détention et de le faire extrader ».

Lors de son entrée au tribunal mercredi, Paul Watson a déclaré : « Tout cela repose sur une fausse accusation portée par une entreprise criminelle, l’industrie japonaise de la chasse à la baleine ». Les conseils de l’activiste souhaitaient notamment montrer à la cour des extraits vidéos des événements survenus en 2010 sur le baleinier japonais, filmés par la chaîne Discovery. Ces derniers permettraient de prouver l’innocence de Paul Watson, mais le juge groenlandais refuse de les analyser « car elles le forceraient de facto à ordonner ma libération », affirmait Paul Watson au média Reporterre le 10 septembre dernier.


Des conditions de détention durcies

Selon la présidente de Sea Shepherd France, les conditions de la détention provisoire de Paul Watson se sont récemment durcies : « Ils lui ont quasiment coupé tout contact avec l’extérieur. Il n’a plus droit qu’à 10 minutes de téléphone par semaine avec sa femme. », affirme-t-elle toujours auprès du HuffPost

D’ici quelques semaines, le ministre danois de la Justice doit enfin se prononcer sur la demande d’extradition formulée par le Japon. L’espoir d’un retournement de situation subsiste chez les soutiens du sauveur des baleines, mais le juge du tribunal local du Groenland a estimé que « les critères pour une extradition sont réunis selon les accusations du mandat d’arrêt japonais » ce mercredi 2 octobre.

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En France, l’arrestation de Paul Watson a suscité un élan de soutien massif. Ce vendredi 4 octobre, plus de 760 000 personnes ont signé la pétition lancée par le journaliste Hugo Clément exigeant sa libération. Ce procès s'inscrit comme un tournant décisif pour l’avenir de l’activisme environnemental et pourrait bien orienter la réaction des États, soit vers une répression renforcée des actions des militant·es, soit vers une prise de conscience de l'urgence d'agir pour protéger la biodiversité.