Avez-vous déjà passé de très longues minutes à contempler les annonces en vitrine d’une agence immobilière ? À imaginer votre vie de rêve dans un magnifique 300 m² avec vue sur le jardin des Tuileries ? Eh bien, figurez-vous que vous n’êtes pas les seuls, loin de là. Et que cette fascination porte un nom : la pornographie immobilière.
Le real estate porn, un concept séduisant
Voilà une pratique étonnante, à laquelle doivent faire face de plus en plus de professionnels de l’immobilier. Une passion sans fin de la part d'un nombre croissant de personnes pour les biens d’exception, qui compte plus d’adeptes qu’on ne le pense, et surtout, se décline de différentes manières, parfois un peu étonnantes.
La "porn immobilière", c’est toute une série de comportements qui peuvent de temps en temps aller jusqu’à l’obsession. Consultation abusive des offres de vente et de location sur les sites dédiés, visites fréquentes de biens sans aucune intention d’acheter, évidemment, téléchargement de photos de locaux en masse, bref, des activités bien surprenantes…
Et pourtant hyper courantes ! Selon le site Se Loger, 70% des Français reconnaissent avoir déjà visité un appartement ou une maison juste pour le plaisir, et 2 habitants sur 10 reconnaissent le faire régulièrement (particulièrement chez les 18-34 ans). En même temps, quand on voit le prix de l’immobilier à Paris, on peut comprendre que certains se fassent un petit kiff pour oublier quelques heures leur 9 m².
Les émissions de télé en cause
Et pour comprendre les origines de cette pratique, pas besoin de chercher bien loin. Les émissions telles que D&co, Recherche appartement ou maison ou Maison à vendre, présentes sur les écrans depuis le début des années 2000, ont très largement contribué à la création de cet engouement.
Plus récemment, c’est L’Agence, diffusée sur TMC et Netflix, qui a permis de donner un second souffle à la pornographie immobilière. Dans cette émission de téléréalité, on suit le quotidien de la famille Kretz, où les parents et leurs 4 garçons travaillent tous ensemble dans l’immobilier d’ultra luxe (on parle de budgets à plusieurs millions minimum).
Les réseaux sociaux ont également leur part de responsabilité, comme souvent dans le monde des trends, puisque 62% des Français y consomment du contenu immobilier. Et si certains agents jouent de cette nouvelle mode en espérant gagner quelques clients, d’autres au contraire la déplorent, et deviennent de plus en plus sélectifs dans leurs entretiens pré-visite. On va continuer à rêver devant notre écran du coup…