Si certains vont se casser la tête à essayer de trouver LE cadeau original et personnalisé pour leur Valentine, nous on préfère perpétuer la tradition : on fête l'amour de la même façon que les autres jours. Ni plus, ni moins. Et on s'interroge en regardant la faune se ruer sur les chocolats pour régaler leur âme sœur. "Commercial", se dit-on. Mais pas seulement. On a quelques idées pour démonter cette tradition qui n'a ni queue ni tête.
Argument numéro 1 : Le chocolat n'excite pas…
La boisson préférée de Casanova est réputée pour avoir des vertus aphrodisiaques. Déjà en 1520, le roi aztèque Moctezuma en consommait une cinquantaine de tasses chaque jour, avant d’aller honorer les nombreuses femmes de son harem. A la cour, comme le roi Louis XV trouvait sa maîtresse Mme de Pompadour trop froide au lit, il lui faisait boire un chocolat triple vanille et ambré au déjeuner pour lui "échauffer le sang". Charmant, n'est-ce pas ?
Casanova en buvait lui aussi, pour se donner de l’énergie avant ses nuits mouvementées. Bon, aujourd’hui on sait que ce n’est pas vrai. Même si le chocolat contient de la phényléthylamine, (la molécule de l’amour secrétée par l’organisme lors des rapports sexuels), il en faudrait des tonnes pour que cela ait un effet. Et non, je refuse toujours de croire que les femmes préfèrent le chocolat aux relations sexuelles. Donc ne vous embarrassez pas avec le chocolat et jouissez pleinement de votre amour.
Argument numéro 2 : Une histoire de pub
Quelle chance pour les commerçants et chocolatiers qu’on offre du chocolat pour la Saint-Valentin. Chance, vous dites ? D'accord, on ne vous la fait pas. A partir de la Première Guerre mondiale, les compagnies de chocolat déployaient une stratégie de communication qui encourageait les hommes à acheter du chocolat à leurs femmes afin de conserver leur amour. Voyant cette fête comme une occasion de se faire de l’argent entre Noël et Pâques, les annonceurs de chocolat ont encouragé l'idée que cet ingrédient rime avec amour, romantisme et séduction. Qu'une femme sera comblée et rassurée si on lui offre une boite de chocolats en forme de cœur. D'ailleurs, c'est la compagnie néo-brunswickoise Ganong qui a eu l'idée de ces boites magiques pour la première fois dans les années 30. On déclare alors le chocolat et la Saint-Valentin mariés pour le meilleur et pour le pire.
Selon L’historienne alimentaire Rebecca Earle de l'Université de Warwick, les annonceurs ont travaillé dur pour convaincre les consommateurs qu'il y avait une relation directe entre la quantité d'argent dépensée et l'intensité des émotions. Bref, en plus d'être sexiste et vénale, cette démarche est une arnaque. Il était temps de rétablir la vérité.
Conclusion
Le pire, c'est que ça marche ! Les ventes de chocolat augmentent chaque année le 14 février. Remarquez, la vente d'alcool aussi… Peut-être que le chocolat est romantique, mais le vin est plus rapide.