C'est bientôt la Saint-Valentin, un jour qui personnellement ne me fait ni chaud ni froid, vu que ma seule compagnie, c'est mon chat. Si j'ai choisi – je dis bien choisi, ne croyez pas que je sois une victime du célibat – ce mode de vie, c'est pour la simple et bonne raison que je hais mes semblables, d'une haine aussi crasse que la crasse qui recouvre les trottoirs et les murs de Paris.
Et quand je constate, effaré, ce que vous prévoyez de faire pour célébrer ce jour si banal, je me dis que j'ai raison, et j'ai envie de pleurer. Et apparemment les statistiques me donnent raison, puisque d'après une étude menée par Groupon et l’institut Opinium Research, tenez-vous bien :
- La moitié des Français·es (49 %) pense que son animal de compagnie est plus affectueux que son partenaire ou potentiel partenaire et 39 % pensent qu’il est plus drôle.
- Plus de la moitié des Français·es (52 %) pense que son animal de compagnie est plus susceptible de lui remonter le moral que son partenaire ou un partenaire potentiel, ce chiffre atteignant 55 % chez les femmes.
- 1 couple Français sur 2 ayant un animal de compagnie est plus susceptible d’envoyer une photo de son animal à son partenaire plutôt qu’un selfie sexy
- 47 % d’entre eux choisissent une photo de leur animal de compagnie en fond d’écran plutôt qu’une photo de leur partenaire
Pourquoi un chat c'est mieux qu'un mec ou une meuf ?
Incroyables ces statistiques, non ? Mais la dégénérescence de notre monde ne s'arrête pas là. « 500 burgers offerts aux célibataires pour la Saint-Valentin » Oui, ils font ça aussi, les cons. On leur fait tellement pitié, nous les célibataires, qu'ils nous offrent des burgers pour qu'on soit plus gros et donc plus moches d'après leurs standards de merde et qu'on chope jamais personne. Remarque c'est pas con comme stratégie, en plus j'adore les burgers. Mais qu'en pense Lewis, mon chat européen fidèle et adoré ? Il s'en fout. C'est ça l'avantage de passer la Saint-Valentin avec un chat plutôt qu'avec un compagnon de race humaine, il s'en fiche complètement de tout.
Si tu arrives en retard à votre rendez-vous de Saint-Valentin, il s'en fout.
Si tu lui fais un cadeau qui n'est pas exactement à sa convenance, il s'en fout.
Si tu oublies de lui offrir des fleurs, il s'en fout.
Si tu lui offres des chocolats, il ne te rappellera pas pour la dix-huitième fois qu'il n'aime pas ça, il les mangera et viendra te ronronner dessus après.
Si tu ne veux pas coucher avec lui parce que t'as la flemme, il s'en fout.
Si tu vas voir Real-PSG à la place, il s'en fout.
Si tu es mal coiffé(e) et pas maquillé(e), il s'en fout.
Si tu n'as aucun sujet de conversation à lui proposer, il s'en fout.
Si, par mégarde, tu te remémore une autre Saint-Valentin passée avec un autre chat dans le passé et que tu lui racontes, il s'en fout.
Si tu crames la quiche, il s'en fout.
Si le vin est bouchonné, il s'en fout, et joue avec le bouchon.
Si tu passes du Craddle of Filth plutôt que Julio Iglesias, il s'en fout, il connaît pas Craddle of Filth.
Si tu pars en soirée, il s'en fout.
Si t'as envie de te fumer un gros blaze pour décompresser parce que la Saint-Valentin t'a stressé, il s'en fout, mais ouvre la fenêtre quand même, ça le rend bizarre cette saloperie.
Bref, quoi que tu fasses, l'amour est partout où il regarde. Dans les moindre recoins de l'espace, dans les moindres rêves où il s'attarde. L'amour comme s'il en pleuvait, nu sur les galets. Avoir un chat, c'est ça la vie.