Bon, sur le principe, on peut dire qu’aujourd’hui, « boire ou conduire » est une notion globalement acceptée par la majorité des Français, et on s’en réjouit. Pourtant, bizarre, une large partie de la population parisienne semble en faire abstraction dès lors qu’il ne s’agit plus de conduire un véhicule motorisé, mais un vélo. Alors que, soyons honnête, ce n’est pas beaucoup plus malin.
Le revers de la médaille
Il y a quelques mois, tout le monde se réjouissait en apprenant que le nombre de bicyclettes dans les rues de la capitale avait dépassé celui des voitures. Une excellente nouvelle pour la planète, qui met en avant un nouveau moyen de transport plus doux, plus respectueux. Seulement, voilà, il semblerait que la pratique se soit étendue à tous les aspects de la vie des Parisiens, y compris les balors qu’on a peut-être pris une pinte de trop, ou un shot pas si nécessaire que ça.
En effet, depuis le début de l’année, l’alcool serait la cause de 37 accidents (officiels, parce qu’on est sûrs qu’il doit y en avoir d’autres), soit 16 de plus que l’année dernière. Même chose aux niveaux des blessés : 44 adeptes de la petite reine sous emprise, contre seulement 20 en 2023. Alors, oui, sur les 4 millions de vélos qui ont arpenté les pistes de nuit au cours des 12 derniers mois, ça reste (un peu) insignifiant. Pourtant, ce chiffre ne fait qu’augmenter, et l'habitude de pédaler alors qu'on a un peu trop bu se démocratise de plus en plus.
Des arguments à bannir de toute urgence
Oui, le vélo, c'est super, c’est pratique, c’est rapide, c’est bon pour la planète, on est les premiers à le dire. En plus, c’est plus fiable que les métros qui s’arrêtent (trop) tôt, c’est moins cher qu’un Uber, bref, ça comporte tous les avantages. Y compris, selon certains, d’être moins dangereux en cas d’accident qu’un scooter et une voiture. Alors oui, mais en fait non. Car si le cycliste est potentiellement moins dangereux pour les autres usagers (et encore), il est pour le coup beaucoup plus en danger lui-même.
Et inutile de nous dire que vous n’avez pas tant bu que ça, qu’il n’y a personne à cette heure-là, que l’air frais va vous faire du bien. Si vraiment vous voulez prendre l’air, c’est bien simple, il vous suffit de prendre vos petites jambes robustes, et de marcher. Parce que ce n’est pas parce qu’on est à califourchon sur un vélo que les réflexes sont moins ralentis qu’en voiture. Et alors si en plus, vous êtes sur un vélib qui pèse 3 tonnes, sans casque, autant vous dire qu’on ne répond plus de rien.
Comment changer les choses ?
Qu’on se mette bien d'accord, chers lecteurs, on ne vous dit pas ça pour vous faire la morale (ou en tout cas pas trop fort), mais parce que c'est une vraie grosse bêtise, qui vous met en danger, et les autres aussi. Et puis en plus, face à la multiplication des incidents, les autorités ont décidé d'augmenter le nombre de contrôles, et on les en félicite. Depuis janvier, 1 608 infractions ont été relevées (dont 71 délits), et autant vous dire que les amendes peuvent être salées.
Et, oui, on sait que si, dans leur immense bonté, Anne Hidalgo et Île-de-France Mobilité nous offraient des transports en commun toute la nuit, plus efficaces en tout cas que les noctiliens pas toujours hyper sympas et réguliers, la question ne se poserait pas. On vous invite tout de même à y réfléchir à deux fois, à ne pas vous sentir pousser des ailes et un sixième sens à la Spider-Man dès que vous avez bu deux cocktails, parce que ce n’est certainement pas vrai, certainement pas raisonnable, et assurément dangereux. Sur ce, on vous laisse, et n’oubliez pas de faire les bons choix !