Le Bonbon

Voyage en Urbex, les conseils pour se lancer

Visiter un lieu abandonné sonne déjà comme une grande aventure. Appareil photo à la main, le voyageur est en recherche constante de trésors cachés. C’est ce qu’on appelle l’exploration urbaine ou urbex. La tendance a explosé dans les années 90 en Europe au point de devenir un vrai phénomène. Auparavant confidentielle, cette pratique est désormais courante dans le monde de la photographie. Alex Sekza, photographe urbex de 25 ans, nous livre ses précieux conseils pour se lancer sans danger.


Quelles sont les règles de base de l’Urbex ?

Les règles sont simples, il faut d'abord garder 3 mots en tête : Discrétion (être silencieux pour pouvoir identifier tous les bruits aux alentours et réagir en fonction), Respect (ne pas taguer, ne pas détruire les lieux) et Vigilance (certains endroits peuvent être vraiment délabré, ou mal fréquenté). Ensuite il faut toujours bien analyser l’endroit par lequel vous passez, car parfois les alarmes sont dans des pièces les plus éloignées de l’entrée. Bien sûr, pensez à prévenir un proche que vous partez en exploration, en précisant l’endroit et les personnes avec qui vous y allez. Et enfin suivez cett règle de base : On ne divulgue pas les spots en public. Outre le facteur risque, les lieux abandonnés attirent énormément de graffeurs mais aussi des pilleurs et des casseurs.. Ils n’ont généralement aucune considération pour les lieux et beaucoup de spots ont été fermés ou complètement détruits à cause de ça.
Il ne faut pas oublier que l’urbex est une question de respect ! Pour moi, un urbexer est une sorte de visiteur.. On regarde, on découvre le lieu, son histoire, on prend des photos/vidéos, mais on n’emporte rien et surtout on ne dégrade pas ! Dans mes explorations, je fais toujours en sorte de ne pas laisser de traces de mon passage. Le respect est une des valeurs essentielles en Urbex. 

Quelles sont les choses à éviter ?

Partir en exploration sans s’être préparé, faire de l’Urbex seul (en cas de problèmes ça peut mal se terminer), y aller à plus de 5 (à cause du manque de discrétion), garer sa voiture trop près du spot ou encore faire des explorations nocturnes... Les erreurs sont nombreuses.

Quels sont les dangers ?

Quand vous explorez un bâtiment, chaque nouvelle pièce peut être source de danger. Le sol ou le toit qui s’effondre, des trous, des éléments métalliques, des pièges, etc. Gardez toujours le mot « Vigilance » en tête. 
Il y a ensuite la possibilité de faire des mauvaises rencontre, de tomber sur un gardien avec ou sans chien, le propriétaire du lieu, la police ou des squatteurs... Avant d’entrer dans un lieu, il est primordial de faire du repérage. On vérifie l'état du plafond, puis le sol avant de s'intéresser à la pièce dans son ensemble. Durant l’exploration, il est important de rester silencieux pour pouvoir identifier chacun des bruits qui nous entourent. Un bon moyen pour identifier le groupe et d’établir des codes (comme siffler par exemple).



Les outils à prendre avec soi


Pourquoi se lancer ?

Personnellement, à chaque fois que je découvre un nouveau lieu, j’ai l’impression de retomber en enfance.Chaque endroit est unique, et apporte une émotion particulière qu’il est difficile d’expliquer. On se sent chanceux, et privilégié. Le fait de partager ses découvertes avec les autres permet d'élargir son champ d’horizon, et de faire de belles rencontres artistiques comme humaines.

Quels sont les endroits les plus dingues que tu as découvert ?

A Bali, j’ai eu la chance de monter sur un avion abandonné, perdu en plein dans la ville de Kuta. Il aurait dû être transformé en restaurant, mais son propriétaire a abandonné le projet, faute d’argent. J’ai aussi photographié une sorte de parc d’attraction, totalement recouvert par la jungle. C’était irréel.

Comment trouver des spots ?

Par le bouche à oreille, sur internet ou en fouillant les archives, articles, photos dans lesquels un indice peut être présent. Une fois qu’on arrive à localiser un peu plus en détail le lieu, on passe sur google maps. C’est un travail qui peut parfois être long et ne pas aboutir car le bâtiment a été démoli ou rénové. Ce sont aussi les spots où il faut être le plus vigilant possible.

 


Pour tout ceux qui veulent se lancer, il est possible de trouver des spots très graphiques via son smartphone. Et pas besoin de braver les interdits pour en trouver ! Voici notre tour d’horizon des apps à tester :

SpotR- La plus graphique

Créée par un collectif de photographes passionnés, cette appli gratuite est idéale pour explorer la ville hors des sentiers battus. La recherche y est plutôt intuitive. L’utilisateur peut rechercher un lieu en fonction de mot-clé (escalator, gare, rouge, dark, bambou) ou par catégorie (street art, graffitis etc). Il peut aussi se servir de la carte interactive, qui propose des lieux “inspirants” à proximité de l’endroit où il se trouve. Pour chaque spot, on retrouve une série de clichés ainsi que l’adresse exacte pour se repérer. Reliée directement avec instagram, les photos prises peuvent être instantanément uploadées sur l’application, ce qui permet de la nourrir en permanence. On aime ses modes de recherche qui permettent de trouver un lieu précis très facilement. Seul bémol, ’application se limite qu’à Paris et sa banlieue, mais les créateurs comptent étendre la carte jusqu’en Europe.

Urbacolors - La plus internationale

Mi appli, mi réseau social, Urbacolors est l’outil rêvé pour tous les amoureux du street art. Du Japon jusqu’à l’Iran, elle regroupe tous les endroits à proximité pour admirer cet art éphémère. Il suffit pour cela de regarder sur sa map intéractive les lieux qui nous intéresse. Amateurs d’arts, photographe, tagueurs… tout le monde s’y retrouve. En plus de pouvoir échanger avec ses amis ses spots préférés, l’application nous fait découvrir d’autres artistes du monde entier. On l'aime parce qu’elle permet de suivre toute l’actualité d’un artiste et de retrouver toutes ses oeuvres en un coup d’oeil, partout dans le monde. En plus, Urbacolors permet de créer son itinéraire pour se rendre directement sur place. Pratique, en plus elle est gratuite ! Mais le risque avec le street-art, c’est sa temporalité. Malgré la très grande communauté de fans, l’application ne peut pas garantir à 100% la présence des oeuvres sur sa carte. Certaines oeuvres localisées ont pu être vandalisées voire même totalement effacées.

My Paris street art - la plus frenchie

Créée en association avec “Artefact” et la mairie de Paris, cette appli, gratuite elle aussi, propose une balade au coeur des graffitis. Miss.Tic, JR, Invader… tout ce beau monde se retrouve sur la carte collaborative. Comme pour les autres applis du genre, les utilisateurs sont aussi des contributeurs actifs. La visite de Paris se veut ludique, en insérant une description très détaillée de l’oeuvre géolocalisée (titre, technique, nom de l’artist) etc.