Le Bonbon

Le square le plus maudit de Paris se trouve dans le 9e

Nichée en plein cœur du 9e, dans le quartier de la Nouvelle-Athènes, une mystérieuse impasse pavée a connu au fil des années : un crime passionnel, un appartement qui voyage dans le temps, ou encore les déboires mystérieux d’un antiquaire. Des faits divers palpitants, qui feront le bonheur de tous les détectives en herbe.

Des endroits maudits, à Paris, il en existe quelques-uns. On pourrait citer la terrible rue Erlanger dans le 16e, qui a abrité en quelques décennies un cannibale, un incendie et le suicide d’une star. Ou bien la maison hantée de la rue Frochot, dans le 18e. Mais aujourd’hui, on vous entraîne à la découverte du square La Bruyère, dans le 9e. Une impasse charmante au premier abord, qui cache en fait un certain nombre de secrets.

Bon, pour commencer, on pourrait vous parler du fait que le square a vu passer quelques personnalités parisiennes, comme la comédienne Régina Badet et le dramaturge Félix Galipaux. Ou bien qu’elle a accueilli l’ambassade du Chili. Mais très franchement, on s’en moque un peu, et puis on n’est pas là pour ça. Nous, ce qu’on veut, c’est de l’étrange, du mystérieux, voire du sanglant.


Un appartement ensorcelé

Et pour ça, on se rend dans un premier temps au numéro 3, qui fut le théâtre dans les années 1920 de l’affaire Bassarabo. En août 1920, le cadavre d’un commissionnaire d’origine roumaine est retrouvé dans une malle à la gare de Nancy. L’enquête progresse assez rapidement, et on finit par apprendre que la coupable n’est autre que sa femme, Louise Grouès. Une poétesse et militante féministe plus connue sous le nom d'Héra Mirtel, qui a abattu son mari avec un pistolet, avant de découper le coprs à la scie et de l'expédier à l’autre bout de la France.

Depuis, cet appartement n’a connu qu’un destin assez funeste, puisque la locataire suivante se suicida dans des circonstances qui restent encore aujourd’hui assez mystérieuses. L’occupant suivant, un antiquaire, a rapidement dû déménager après avoir constaté que tous ses meubles et objets décoratifs pourrissaient subitement, et sans aucune explication. Quelques années plus tard, enfin, un locataire s’y est défenestré. Voilà, aux dernières nouvelles, l’appartement est toujours vacant, si le cœur vous en dit…


Un saut dans le temps

Pour encore plus de mystère, on se rend juste à côté, au numéro 2. Dans cet immeuble assez ordinaire en apparence, se cache un appartement à l’histoire extraordinaire. En 2010, alors que Solange Beaugiron, vieille dame sans famille résidant dans le sud de la France, décède, les notaires découvrent avec étonnement qu’elle est propriétaire d’un logement dans le 9e, dans lequel elle n’a pas mis les pieds depuis 70 ans. Une visite est organisée, et là, c’est un véritable trésor qui se dévoile.

On découvre alors que Solange, qui a fui la capitale au moment de l’occupation pour ne plus jamais y remettre les pieds, est en fait la petite-fille de Marthe de Florian, comédienne et mondaine de la Belle-Époque. Dans les pièces, où personne n’avait mis les pieds depuis 1940, on découvre des lettres de Georges Clemenceau (son amant), mais aussi d’Aristide Briand ou d’Ernest Cognacq. Enfin, cerise sur le gâteau, un sublime portrait de la jeune femme réalisé par le célèbre peintre italien Boldini, qui se vendra quelques années plus tard pour près de 2 millions d’euros. Sacrée histoire si vous voulez notre avis…