Elle l’avait annoncé lors de sa campagne, c’est désormais chose faite : la nouvelle maire de Strasbourg a annulé l’arrêté anti-mendicité ce jeudi 30 juillet 2020.
Déjà lors de sa mise en place, en avril 2019, le texte avait suscité la controverse, si bien qu’une manifestation avait eu lieu le 11 mai. Syamak Agha Babaei, actuel premier adjoint au maire, avait été l’un des leaders de ce mouvement. L'arrêté avait alors pour but d’éviter que les « punks à chiens » et autres groupes se réunissent et se couchent dans les rues, dans les secteurs de la place du Marché-Neuf, de la place du Temple-Neuf ainsi que de la rue des Grandes-Arcades. A l’époque, le juge avait décidé de maintenir l’arrêté.
Jeanne Barseghian a cette semaine décidé de faire bouger les choses car cet arrêté « portait atteinte à la dignité des personnes » et que d’après elle, « dans une ville où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté, c’est la pauvreté qu’il faut combattre et non les pauvres ».
Elle ajoute que « face à cette extrême pauvreté, la nouvelle municipalité souhaite promouvoir une prise en charge pluridisciplinaire en renforçant les moyens de l’équipe mobile de rue et en associant la prévention, la médiation, l’accompagnement social, médical, psychologique, le traitement des addictions, la recherche d’un logement et l’insertion sociale. ".
Alors que les « mobiliers urbains anti-SDF » du monde entier avaient été critiqués pour leur design scandaleux, la maire de Strasbourg promet de rendre le mobilier urbain de Strasbourg accueillant pour tous.
Pour finir, elle s’y était engagée aux côtés de son premier adjoint durant sa campagne, auprès de la fondation Abbé Pierre : la déclaration des droits des personnes sans-abris sera suggérée lors d’un prochain conseil municipal.